Situé au quartier Akwa à Douala, le Marché Sandaga est le plus grand marché dédié aux produits frais en Afrique Centrale. Près de la mosquée et de la chefferie, ce marché impressionne par ses couleurs éclatantes, avec des fruits et légumes variés qui s'harmonisent avec les imprimés géométriques des "Kabas" portés par de nombreuses femmes. Chaque mardi, le marché prend une ampleur particulière, attirant des milliers de commerçants venus du Gabon, de Guinée équatoriale et de République centrafricaine pour faire leurs provisions.

Le marché est un véritable carrefour commercial où se rencontrent de nombreux produits frais, majoritairement achetés en gros par des clients importants. Oscar Kong, chef des commerçants, souligne que les achats peuvent atteindre des centaines de millions de francs CFA, chaque commerçant ayant généralement des partenaires qui préfèrent se faire livrer leurs marchandises plutôt que de se déplacer. Les légumes, comprenant choux, poireaux, carottes, et bien d'autres, proviennent principalement de la région de l'Ouest, tandis que Lewis Raphaël, un expéditeur, gère l'envoi de quantités significatives vers le Gabon et la Guinée équatoriale.

Cependant, l'impact de la crise centrafricaine a réduit les échanges avec la République centrafricaine, rendant les acheteurs moins fréquents sur le marché. Malgré cela, le marché de Sandaga reste un point de ralliement pour de nombreux commerçants camerounais. Merlin Moukontchou, un commerçant local, explique ses ventes hebdomadaires pouvant atteindre plus de 10 millions de francs CFA, tout en assurant des livraisons dans les villages et les communes côtières.

La diversité des commerçants, incluant de nombreuses femmes appelées "bayam sellam" (terme du pidgin qui signifie "acheter et vendre"), témoigne de la vitalité de ce marché. Ces femmes luttent quotidiennement pour améliorer les conditions de vie de leurs familles. Une jeune vendeuse, ayant perdu ses parents, s'est tournée vers la vente de tomates pour subvenir aux besoins de ses cinq frères et sœurs, refusant ainsi un emploi de bureau qu'elle jugeait insuffisant. Le Marché Sandaga reste, par conséquent, un pilier de la vie économique et sociale de Douala, où camaraderie et résilience se mêlent dans cette dynamique locale.